Une nuit de janvier 1916, le dépôt de munitions dit des "18 ponts" saute. On relèvera plus de cent morts.
En cette année 1916, Lille est occupée depuis deux ans. Les Allemands ont installé dans une ancienne fortification de la ville située boulevard de Belfort, un important dépôt de munitions. Il tire son nom des dix-huit casemates, bâtiments de deux étages d'environ cinq mètres de large et quatre de hauteur. Leur voûte en plein cintre les fait ressembler de loin à un pont.
Dans la nuit du 11 au 12 janvier, vers trois heures du matin le dépôt explose. L'ensemble des bâtiments est volatilisé, laissant un cratère de trente mètres de profondeur sur cent cinquante de diamètre. La déflagration est entendue jusqu'au centre des Pays-Bas où on pense à un tremblement de terre.
L'essentiel du quartier de Moulins est soufflé. Le reste de la ville, protégé du souffle par deux usines construites en béton armé est en grande partie protégé.
Mais 738 maisons et 21 usines sont détruites. Des milliers d'autres logements sont endommagés.
Surprises dans leur sommeil, une centaine de civils français sont tués. On ignorera toujours le nombre de victimes allemandes.
Quatre mille personnes environs se retrouvent à la rue, en plein hiver.
La plupart des morts sont inhumés le 15 janvier aux frais de la ville. L'évêque de Lille, tout le clergé de la ville, le maire et son conseil, le remplaçant du préfet, tout ce que la ville compte encore de notables, et deux généraux allemands, le gouverneur et le commandant de Lille, entourés de leur état-major sont présents.
Si vous désirez en savoir plus, nous vous conseillons la lecture de L'explosion des 18 ponts, un AZF lillois en janvier 1916 par Alain Cadet.